Ce que l’Occident ne voit pas de l’Occident
Dans le lointain des questionnements à venir, qu’en sera-t-il de l’Occident, de sa vision de lui-même et du monde, héritée d’un jeu structural de science et d’ignorance ?
Le “marché des idées”, promu aujourd’hui par la culture euro-américaine et ses prolongements planétaires, ne fait pas pensée ; pas plus que l’idéologie du self-service normatif en vogue ne permet d’affronter la question de l’identité, autrement que par le duel meurtrier.
D’autres cultures sont déjà et seront productrices de Modernité. Sera-t-elle la copie conforme de nos illusions d’Occidentaux ? Circonscrire ce dont il s’agit, voilà l’horizon de mon propos.
P.L.
Le philosophe Kiyokazu Washida, dans le grand quotidien japonais, Asahi-Shinbun paru le 8 décembre 2024, résume magistralement, un très court passage – “De quoi parlons-nous ?” (p.20 de l’ouvrage) – : Quand on tente de reconnaître quoi que ce soit, une chose s’élimine de sa vue : le socle même de ses propres regard et pensée. Tout en croyant parler des autres, on ne parle que de soi, dit le juriste historien français. Cette torsion, inhérente à chaque culture, dit-il encore, doit faire l’objet d’une investigation anthropologique sans cesse recommencée. (Traduction de Yosuke Morimoto)